Cet été, les mutualités ont sondé leurs affiliés qui, durant le confinement, ont bénéficié d’une consultation à distance. Comment ont-ils vécu l’expérience ? Pas mal, pour la plupart. Ce n’est pas pour autant qu’ils souhaiteraient voir la médecine à distance éclipser le contact physique avec un professionnel …
Plus de 3,8 millions de consultations à distance ont été facturées entre mars et mai 2020, la plupart en médecine générale. A 95%, n’en déplaise aux accros de la webcam, elles se sont « simplement » déroulées par téléphone. La plupart ont duré moins de 10 minutes. Chez les généralistes, cela a été le cas quasi 8 fois sur 10. D’un autre côté, nombre de ces contacts étaient motivés par le besoin d’une prescription.
En tout cas, plus des ¾ des participants au sondage mutualiste se sont déclarés (très) satisfaits de ces séances. Ils ont le sentiment d’avoir été entendus et non « expédiés ». Mais ils sont peu emballés à l’idée que la formule grignote inconsidérément du terrain à l’avenir. Pour 80% des répondants, la consultation physique reste la solution la plus souhaitable ; pour 62%, la téléconsultation doit demeurer de l’ordre de l’exception.
Evidemment, les patients reconnaissent à la téléconsultation une utilité particulière dans des circonstances comme l’établissement d’une ordonnance (à 86%) ou le suivi d’un problème de santé déjà connu (74%). En revanche, elle se prête mal à la prise en charge d’une nouvelle plainte.
Pour près de 50% des participants, un prestataire de soins devrait gagner autant pour une téléconsultation que pour une consultation normale. Rappelons qu’en vertu des règles édictées durant la 1ère vague de covid, le professionnel est honoré via le système du tiers payant – ce dont les patients étaient peu conscients, à lire l’enquête. Par ailleurs, la plupart ne nourrissent pas d’inquiétudes quant à la protection de la vie privée lors (essentiellement) des consultations vidéo, et près d’un sur 5 n’y avait pas réfléchi.
Les discussions sont engagées à l’Inami – ou du moins, elles l’étaient début octobre, avant que le coronavirus ne se remette à galoper – sur le cadre à donner à la télémédecine. Dans ce dossier, la position globale des associations de médecins est que la téléconsultation doit être envisagée comme une corde supplémentaire à l’arc des thérapeutes. Un moyen, pas une fin, dont user avec discernement.